Area Capitolina :

--- Tiré de …

  On désignait ainsi l'espace qui entoure le temple de Jupiter Optimus Maximus , au sud du sommet de la colline du Capitole. Il est constitué de murs de soutènement qui l'entourait et l'équilibrait.

Cette zone ( Area ) était donc une plate forme dont une partie devait être contemporaine des fondations du temple. Elle a été agrandie en 388 avant J.C. et était considéré comme un lieu réputé même au début de l'Empire. La mesure de la surface de cette région a été une source de polémiques et quelques érudits ont affirmé qu'elle ne s'étendait pas à plus de 15- 16 mètres autour des cotés du temple. Mais l'opinion qui se dégage de nos jours est qu'elle couvrait presque la totalité de la colline du Capitole.

1) Temple de Fides ( de la bonne foi ).
2) Temple d'Ops ( divinité de l'Abondance ).
3) Temple de Jupiter gardien.
4) Temple des chars sacrés ( Aedes tensarum ).
5) Temple de Jupiter Feretrius.
6) Curie et cabane de Romulus (entre la curie et le temple de Jupiter Capitolin ).
7) Chapelle de Valetudo.
8) Temple de Mars Ultor.
9) Temple de Vénus Erucyne.
10) Temple de Mens.
11) Temple de l'indulgence.
12) Arc de Calpurnius.
13) Temple de Jupiter tonnant.
14) Temple de la Fortune Primegenia.
15) Colonnes rostrales.
16) Autel de Jupiter Sôter.
17) Temple de Veiovis.
Roche Tarpéienne.

Image venant du site : André Caron

Des restes de murs qui ont été trouvés sur le coté EST prouve que ce lieu s'étendait dans cette direction sur à peu près 35 mètres depuis le temple. A l'OUEST, il n'y avait certainement pas plus de 30 mètres de large et 40 mètres à 45 mètres sur le devant. Derrière ce temple, il devait y avoir un petit espace, suffisamment large pour laisser le passage à une procession :

« Ce fut un trait plus remarquable (et les anciens y virent un augure) quand, le cocher ayant été jeté par terre dans des jeux plébéiens du Cirque, les chevaux coururent au Capitole comme s'il avait été sur le char, et firent trois fois le tour du temple. » Pline l'Ancien, HN, VIII, 65.

Outre la surface occupée par le grand temple, ce sommet de colline devait avoir quelque chose comme un hectare de grandeur, assez pour permettre la présence d'autres temples in Capitolio , terme équivalent à in area capitolina .

Cette zone était entourée par un mur et un portique construit en 159 avant J.C. :

« Publius Scipion Nasica, petit-fils de celui que le Sénat avait jugé l'homme le plus vertueux, fils de celui qui, censeur, avait bâti un portique dans le Capitole, arrière-petit-fils de Cneius Scipion, l'oncle de l'illustre Publius Scipion l'Africain, était alors un simple citoyen, revêtu de la toge. »  Velleius Paterculus, II, 3, 1.

L'accès principal se faisait au milieu du coté SUD-EST, en face du grand temple, là où le clivus Capitolinus finissait, il était appelé parfois fores Capitolii . Un peu plus au SUD se trouvait la porte Pandana . Cette area était fermée la nuit et protégée par des chiens. Là se trouvait une maison dans laquelle Domitien trouva refuge lorsqu'il était poursuivi par les partisans de Vitellius. Elle fut par la suite transformée en temple de Jupiter Consevator  :

« Quand celui-ci ( Vespasien) fut maître de l'empire, Domitien fit abattre le logement du garde et bâtir à la place un petit sanctuaire à Jupiter Conservateur, avec un autel où son aventure était gravée sur le marbre. Empereur à son tour, il dédia un vaste temple à Jupiter Gardien, et consacra sa propre effigie entre les bras du dieu. » Tacite, Histoires, III, 74.

« Il restaura beaucoup de grands édifices qui avaient été la proie des flammes, entre autres le Capitole qui avait été brûlé de nouveau. Mais ces reconstructions se faisaient toujours sous son propre nom, et sans aucune mention des anciens fondateurs. Il bâtit un temple neuf sur le Capitole, et le dédia à Jupiter Gardien. » Suétone, Dom, 5.

On trouvait aussi des oies sacrées. Il y avait des souterrains sous la surface nommée favissae dont l'entrée se trouvait dans la cella du grand temple, ils servaient de magasins où étaient entreposées les restes des statues vétustes tombées du toit et pour les divers dons faits aux dieux.

FAVISSAE . On appelait ainsi un lieu où l'eau se trouvait enfermée autour des temples. D'autres pensent que par le mot favissae on désignait des espèces de caves ou de citernes dépendantes du Capitole, et où l'on reléguait d'habitude les objets que leur vétusté empêchait d'être employés au service du temple. FESTUS .

« Servius Sulpicius, rédacteur du droit civil et homme de lettres fort distingué, écrivit à M. Varron, et le pria de lui expliquer le sens d'un mot qu'il avait trouvé dans les livres des censeurs. Ce mot était, Favissae capitolinae . Je me rappelle, lui répondit Varron, que P. Catulus, chargé des réparations du Capitole, voulut en faire baisser le terrain, afin de multiplier les degrés qui conduisaient au temple, et de donner plus d'élévation à la tribune aux harangues; mais que les fosses empêchèrent l'exécution de ce dessein. Varron ajoute que ces fosses étaient des espèces de caves ou de citernes creusées sous le temple de Jupiter, où l'on avait coutume de déposer les images des dieux que la vétusté avait abattues, et quelques offrandes sacrées. Mais il assure, dans la même lettre, qu'il n'a trouvé nulle part l'étymologie du nom favissa , donné à ces cavités souterraines ; que cependant Q. Valérius Soranus avait coutume de dire que ce que l'on appelle aujourd'hui du grec thesauros , les anciens Latins le désignaient par le mot flavissa , parce qu'on y cachait non pas des monnaies d'argent ou d'airain brut, mais des pièces de métal fondu et frappées au coin de l'état ( flata signataque pecunia ); d'où il conjecturait que le retranchement de la seconde lettre du mot latin flavissa avait produit le terme favissa , qu'on avait affecté à des caves ou des antres pratiqués sous terre, dans lesquels les gardiens du trésor de Jupiter Capitolin cachaient les monuments anciens qui avaient servi à son culte. » Aulu Gelle, II, 10.

Dans cette area se trouvait la hutte de Romulus ( casa Romuli ), la curia Calabra (lieu de proclamation où le pontife mineur annonçait les dates des calendes et des nonnes), le temple des Tensarum et l' atrium publicum , on y rencontrait aussi beaucoup d'autres temples : Fides, Jupiter Feretrius, Jupiter Custos, Jupiter Conservator, Jupiter Tonans, Mars Ultor, Fortuna Primigenia, et certainement Mens et Venus Erycina ainsi que des autels et divers sanctuaires. Le temple de la Bonne Foi se tenait à l'angle SUD OUEST mais l'emplacement des autres reste inconnu. On trouvait aussi de nombreuses statues de différents dieux ou déesse. Une de Jupiter, d'une taille colossale, fut érigée en 293 avant J.C. par Sp. Carvilius et pouvait se voir du temple de Jupiter Latianis sur le mont albain, une autre fut dressée sur une haute colonne faisant face à l'EST et en 305 avant J.C., on pouvait voir une immense représentation d'Hercule, une autre, œuvre de Lysippus, fut apportée de Tarente en 209 avant J.C. Il y en avait d'autres de MARS, de LIBER PATER, JUPITER AFRICUS et NEMESIS.

Et ce fut une coutume que d'y construire une statue en l'honneur des Romains célèbres, mais il n'est pas toujours possible de déterminer si elles étaient sur l'aire elle-même ou dans le proche voisinage d'un temple. Celles qui semblent avoir été sur l'aire elle-même, étaient celles des rois, de Brutus , de L. Scipio, de M . Aemilius Lepidus , des Metelli , de Q. Marcius Rex , de T. Seius , de Pinarius , de Domitien, de Claudius , d' Aurélien . Elles étaient si nombreuses qu'Auguste décida d'en déménager un grand nombre vers le Champ de Mars. Des trophées de victoire comme ceux de Marius et de Germanicus étaient dispersés sur sa surface ; ils furent enlevés en 179 avant J.C. et au temps d'Auguste :

« Il abattit et dispersa les statues des personnages illustres que, du Capitole où elles étaient à l'étroit, Auguste avait transportées au Champ de Mars… » Suétone, Caligula, 34.

Des tablettes de bronze sur lesquelles étaient écrits les textes des traités, des lois ou des diplômes militaires furent conservées là couvrant les murs des temples et les socles des statues.

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