Germanicus  : Caius Julius Caesar.

Mai 15 avant J.C., octobre 19 après J.C.

Il était le fils de Decimus DRUSUS , frère de Tibère, sa mère était une nièce d'Auguste, Antonia, il était donc le neveu de l'empereur et en 4 après J.C., ce dernier l'adopta suivant la volonté d'Auguste, il fut donc neveu et fils. Il s'entendit parfaitement bien avec son frère Drusus, fils biologique de Tibère. Mais il était considéré comme le successeur normal d'Auguste, Tibère n'étant qu'une une transition. Ce dernier accentua l'importance de Germanicus en le faisant consul en même temps que lui en 12 après J.C., et il eut un second consulat en 18 après J.C. Il reçut le surnom qui lui est donné par les historiens de son père, en effet, il était transmissible. Il eut comme frère cadet celui qui deviendra l'empereur CLAUDE. En 5 après J.C., il épousa Agrippine (Agrippine l'Aînée) qui était la petite fille d'Auguste (elle était la fille de Julie et d'Agrippa). Elle lui donna 9 enfants mais seulement 6 survécurent, le dernier fut une fille nommée Julia Livilla qui sera très proche de l'empereur Claude : Messaline, en effet, irritée de ne recevoir de Julie, nièce de son mari, ni honneur ni flatteries, jalouse d'ailleurs de sa beauté et de ce que souvent elle s'entretenait seule avec Claude, la fit bannir, lui intentant, entre autres, une accusation d'adultère, qui fut aussi cause de l'exil d'Annius Sénèque, et, peu après, elle la fit mourir. Dion Cassius, LX, 8.

Une de ses filles fut Agrippine la Jeune , mère de Néron, c'est ainsi que sa femme et lui furent les grands parents de l'empereur-chanteur-poète-psychopate. De cette famille ( Julio-Claudienne) qui est l'illustration même de la consanguinité puisqu'ils se reproduirent entre eux, est issu Caligula qui était son troisième fils.

Brillant officier général, il fut nommé par Tibère à la tête des armées du Rhin qui était composée de huit légions. Investi d'un imperium magnum , il avait le pas sur les autres gouverneurs de province. Il dut faire face à une mutinerie qui se déclara dans les quatre légions stationnées en Germanie Inférieure Très populaire, il aurait pu devenir empereur :

« L'armée de Germanie refusait de reconnaître un prince qu'elle n'avait point élu, et pressait vivement Germanicus qui la commandait de s'emparer du trône; mais il s'en défendit avec fermeté. » Suétone, Tibère, XXV.

Entre autres exploits de guerre dans ce pays, il battit Arminius qui avait éliminé les légions de Varus dont il ramena les enseignes (symbole très fort de l'autorité militaire chez les Romains). Ces succès, en cette contrée, lui valurent un triomphe, le dernier attribué à un particulier, dorénavant seuls les empereurs triompheront.

Puis après la Germanie , Tibère l'envoya en Orient où les Parthes, ennemis héréditaires de Rome, s'agitaient. Plusieurs historiens ont prétendu que c'était pour se débarrasser d'un rival qu'il l'envoya loin de lui ; il est certain que, pour beaucoup d‘historiens, l'empereur actuel n'était qu'un homme de transition, en attendant Germanicus. Ce dernier, bien que théoriquement son chef, était surveillé par Pison, gouverneur de Syrie ; le fils adoptif de Tibère ne s'entendit jamais avec lui. Sur ces entrefaits, il décéda, il avait 34 ans :

« Peu de temps après il expira, laissant dans un deuil universel la province et les nations environnantes. Les peuples et les rois étrangers le pleurèrent : tant il s'était montré affable aux alliés, clément pour les ennemis ; homme dont l'aspect et le langage inspiraient la vénération, et qui savait, dans un si haut rang, conserver cette dignité qui sied à la grandeur, et fuir l'orgueil qui la rend odieuse…Plusieurs, trouvant dans sa figure, son âge, le genre de sa mort et le lieu même où il finit ses jours, le sujet d'un glorieux parallèle, comparaient sa destinée à celle du grand Alexandre. »  Tacite, Annales, II, 72.

Sa femme, Agrippine l'Aînée, fit courir le bruit qu'il avait été empoisonné par Pison, aidé de sa femme, Plancine.

« Agrippine, accablée de douleur, malade, et cependant impatiente de tout retardement qui différerait sa vengeance, s'embarque avec ses enfants et les cendres de Germanicus…Pison apprit dans l'île de Cos que Germanicus avait cessé de vivre. À cette nouvelle, il ne se contient plus : il immole des victimes, court dans les temples, mêlant ses transports immodérés à la joie encore plus insolente de Plancine … » Tacite, II, 75.

C'est ainsi que les historiens se trouvèrent à nouveau en désaccord, pour certains, sa mort fut naturelle, pour d'autres, elle fut commanditée par Livie, mère de Tibère qui chargea Pison de l'exécution.

---Tableau de sir Alma Tadema : « Agrippine avec les cendres de Germanicus »

Il ne fut pas qu'un guerrier mais à ses moments de libres, il fut un homme de lettres, il écrivit des poèmes et des comédies (à la façon grecque) qui sont aujourd'hui perdus.

 

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