Imperium:

Il représente la symbolique du pouvoir, dans Rome et au dehors.

L'origine s'en trouve chez les Etrusques, c'était le droit de consulter les auspices, c'est-à-dire d'interroger les dieux. Les rois, après leur élection, étaient revêtus de l' imperium qui conférait le pouvoir militaire, juridique, et religieux ; pouvoirs qui vont se retrouver chez les magistrats supérieurs de l'époque républicaine, il leur permettait aussi de convoquer le Sénat et les assemblées populaires (comices). A la différence de l' imperium royal qui n'avait aucune limite, celui des consuls se voyait borné par le droit d' intercessio (possibilité que l'un annule ce qu'avait fait l'autre), de provocatio (possibilité qu'avait un citoyen romain, condamné, d'en appeler au peuple qui se réunissait, alors, en assemblée centuriate) et par la création du tribunat de la plèbe. Entre parenthèses, il est à noter que les tribuns de la plèbe ne reçurent jamais un imperium ainsi que les censeurs, mais que par contre un dictateur en avait un semblable à celui d'un roi, limité en rien, comme les décemvirs au début de la République , mais ils n'eurent qu'un temps.

Il existait deux types d' imperium , celui qui s'exerçait à Rome = domi , et celui que l'on retrouvait hors de la ville = militiae . Les généraux devaient donc avoir un imperium pour commander à leurs troupes, lorsque le Sénat priva Sylla de son commandement contre Mithridate en faveur de Marius, il le lui ôta. L' imperium militiae ne devait pas s'exercer à l'intérieur du pomerium , la seule exception pour un imperator était de se voir décerner un triomphe ou une ovatio .

« Les tribuns, autorisés par le sénat, proposèrent au peuple une loi qui conservait, pour le jour de l'ovation, le commandement militaire à M. Marcellus. » Tite Live, XXVI, 21.

Cet attribut du pouvoir doit être revêtu par tous les magistrats supérieurs (consuls et préteur), il leur est donné par une loi ( lex curiata de imperio ) qui est votée par les comices curiates, assemblée qui était importante sous la royauté mais qui était tombée en désuétude sous la République jusqu'à ne plus exister que sous la forme de trente licteurs représentant les trente curies du peuple romain. Ainsi un magistrat était-il élu par une assemblée (centuriate) et c'est une autre (curiate) qui l'investissait de ses pouvoirs, surtout religieux avec la faculté de prendre les auspices ( auspicia maxima ), c'est-à-dire de converser avec Jupiter. Au temps de Cicéron, cette investiture, au travers d'une loi, était toujours indispensable, depuis bien longtemps, ce n'était plus qu'une formalité, mais elle était fortement implantée dans l'esprit des gens.

Que restait-il comme comices ? Les comices tributes et surtout les centuriates ; et pour les convoquer, même en fin de charge pour faire élire son propre continuateur, il fallait que le magistrat qui réunissait le peuple soit en possession de l' imperium . En 49 avant J.C., les consuls pompéiens qui n'en étaient pas investis préférèrent rester dans la légalité et ne pas présider à l'élection de leurs successeurs. L'habitude était grandement ancrée.

Les signes extérieurs de ce pouvoir étaient la chaise curule et les licteurs avec leurs faisceaux supportant la hache symbolisant le pouvoir de vie ou de mort que le magistrat avait. Puis un an après, sorti de charge, il n'avait plus d' imperium et de ce fait pouvait être poursuivi en justice. Après un temps plus ou moins long (de 1 an à 5 ans), il devenait pro-magistrat (gouverneur) dans la province qu'il avait tiré au sort lors de son investiture ; il recevait à nouveau un imperium qui n'était valable que dans son gouvernement. A l'intérieure de leur province, il portait le titre d' imperator , c'est ainsi que Cicéron qui fut gouverneur de Cilicie fut nommé M. Tullius Cicero Imperator.

Puis vint l'Empire et l'empereur s'empara de cette investiture et de son pouvoir qui était fort important bien qu'à ses yeux le premier et le plus grand soit la puissance tribunicienne.

 

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