Les Galles

Les Galles : Galli

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Ce furent les prêtres de Cybèle dont le culte fut introduit à Rome venant de la Phrygie en 204 avant J.C.

" La ville était préoccupée par une question religieuse qui venait de se poser d'une façon imprévue : en consultant les Livres Sibyllins à propos de pluie de pierres particulièrement fréquentes cette année-là, on avait trouvé la prophétie suivante : " Le jour où un ennemi d'une autre race aura porté la guerre sur le sol de l'Italie, on ne pourra le chasser d'Italie et le battre qu'à condition d'amener de Pessinonte(1) à Rome le Mère des Dieux, déesse de l'Ida.(2) " (ennemi = Hannibal, mère des dieux = autre nom de Cybèle) … On se mit donc à songer et à réfléchir aux moyens de transporter la déesse à Rome pour obtenir au plus vite la victoire que les destins, les présages et les oracles annonçaient. " Tite Live, XXIX, 10, trad. A. Flobert.

1 et 2 = Pessinonte en Anatolie était la capitale religieuse des Galates (envahisseurs celtes). Cybèle était honoré dans toute la Phrygie, en particulier sur le mont Didyme près de Pessinonte et sur le mont Ida en Troade. Notes rédigées par A. Flobert.

Suivant une ancienne coutume, ils étaient toujours castrés (spadones, seminares, nec viri nec femniae) et il semblerait qu'emporter par leur fanatisme religieux, ils exécutaient sur leur propre personne cette cruelle opération.

"Au milieu des forêts, un enfant phrygien, d'une beauté remarquable, nommé Attis, inspira une chaste passion à la déesse couronnée de tours; elle voulut se l'attacher pour toujours, et lui confier la garde de ses temples. "Conserve toujours, lui dit-elle, ta pureté d'enfant." Attis promit d'obéir. "Si je manque à ma promesse, dit-il, que ma première faiblesse soit mon dernier plaisir." Il succomba cependant, et cessa d'être enfant dans les bras de la nymphe Sangaris. La déesse, irritée, veut se venger. L'arbre de la naïade tombe sous les coups de Cybèle; la naïade ne faisait qu'un avec l'arbre: elle périt avec lui. La raison du jeune Phrygien s'égare; croyant que le toit de sa demeure va s'écrouler, il prend la fuite, et gagne les plus hauts sommets du Dindyme… il se frappe à l'aine, et toute trace de virilité a disparu. C'est cet acte de fureur qu'imitent les ministres efféminés de Cybèle, quand, les cheveux épars, ils retranchent avec le fer ce membre qu'ils méprisent." Ovide, fastes, IV, 237.

" Pontife de Cybèle, qu'as-tu de commun, Béticus, avec le sexe féminin ? Ta langue n'est bonne qu'à lécher l'organe secret des hommes. Pourquoi donc avoir tranché ta mentule avec un fragment de bouteille, si les femmes avaient tant de charme pour toi ? C'est ta tête qu'il faut couper ; car, bien que tu sois eunuque par la mentule, tu manques aux lois du culte de Cybèle : tu es homme par la bouche. " Martial, III, 81. Texte figurant sur le site de P. Remacle.

Il semblerait qu'ils aient toujours été choisis dans les classes les pauvres et les plus dédaignées du peuple. C'étaient les seuls prêtres de Rome à pouvoir quémander sur la voie publiques et certains jours seulement (Cic.de lege II, 9 et 16)

Le supérieur ou le chef des prêtres était nommé archigallus. L'origine du nom de gallus est incertaine, selon Festus, Ovide et d'autres, le terme viendrait de la rivière gallus en Phrygie qui coulait à proximité d'un temple consacré à Cybèle, son eau légendaire avait la réputation de rendre tellement fous les gens qui en buvaient qu'ils se castraient eux-mêmes.

" Les prêtres que l'on appelle compagnons de la Grande Déesse (un nom de Cybèle) ont pris ce nom du fleuve appelé Gallus ; parce que ceux ont bu des eaux de ce fleuve tombent en tels accès de fureur, qu'ils se privent des parties viriles. D'autres pensent qu'ils se coupent les parties génitales parce qu'ils ont profané le nom de père ou de mère, afin qu'ils ne puissent pas eux-mêmes devenir père. " Festus.

" Mais pourquoi le nom de Galles donné à ces prêtres qui se sont mutilés, quoiqu'il y ait tant de distance entre la Phrygie et la Gaule?" -"Entre le verdoyant Cybèle et la haute Célènes, un fleuve, le Gallus, roule ses ondes insensées. Celui qui boit à ces eaux devient fou. N'approchez pas, vous tous qui tenez à votre raison: celui qui boit à ces eaux devient fou." Ovide fastes, IV, 363.

Hieronymus (Cap. Oscae, 4) eut une pensée infondée en supputant que ce nom de Galli avait été donné aux Gaulois par les Romains en forme de dérision (1), ce terme passa dans le langage de tous les jours pour désigner un eunuque. Il exista aussi un verbe galare qui signifie : " être déchaîné ".

Note du rédacteur du site :

(1) le même terme galli peut désigner des prêtres de Cybèle ainsi que des Gaulois : " Galli, orum, m ".

- Les prêtres de Cybèle portaient des vêtements féminins.

- La fête de la déesse avait lieu fin Mars et le jour où les néophytes se castraient était le jour du sang (sanguis), le 24 mars.

- Ovide parle de Attis mais qui était-il ? C'était un jeune homme très beau qui fut aimé de la déesse Cybèle. Il lui en préféra une autre, il mourut et ressuscita en arbre (un pin), il serait né d'une vierge et tout comme Adonis, il devint un dieu de la végétation.

---> Cybèle

Elle était adorée à Pessinonte sous la forme d'une pierre noire tombée du ciel. Cette pierre était fixée devant la bouche de la statue de la déesse. Elle fut donné à Rome au plus méritant par ses vertus des jeunes gens de la Ville, c'est ainsi qu'elle fut remise à Scipion Nasica qui, lui-même, la remit aux matrones désignées à cet effet. Son temple était rond comme celui de Vesta, il s'élevait sur le Palatin. Sa fête se terminait par le lavement de la pierre noire dans l'Almo (petite rivière qui se jetait dans le Tibre) par un vieux prêtre tandis que les autres dansaient, hurlaient, se flagellaient (une de ses statues la représente avec à la main un fouet terminé par des osselets), tapaient sur des tambours ou soufflaient dans des flûtes phrygiennes.

- Voir le livre de Cristina Rodrigez qui met en scène un prêtre de Cybèle aux temps néroniens : " Moi, Sporus, Prêtre et Putain ".

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