Les Prétoriens

Les Prétoriens :

L’origine de cette troupe, gardienne d’un grand personnage, en l’occurrence l’empereur, remonte à la période républicaine où tous les généraux avaient une garde personnelle (cohors praetoria).
« Petreius voyant, contre son attente, Catilina montrer une pareille vigueur, lance contre le centre ennemi la cohorte prétorienne… » Salluste, conjuration de Catilina, LX.
« Si cependant personne ne le suit, il (César) partira avec la dixième légion seule, dont il ne doute pas, et elle sera sa cohorte prétorienne. » César, Guerre des Gaules, I, 40.
 C’est Scipion Emilien qui, le premier ou un des premiers, s’entoura d’hommes armés au siège de Numance, 500 aux dires des historiens. Déjà au temps de Scipion l’Africain (mais en fait, lequel ? le premier ou le second ? Nul ne le sait), les gouverneurs des provinces soumises à Rome avaient l’habitude de prendre une cohorte parmi les troupes confiée à leur commandement pour assurer leur sécurité, déjà à cette époque, ces soldats touchaient une solde supérieure.
PRAETORIA COHORS, la cohorte prétorienne, ainsi nommée parce qu'elle ne quittait pas le préteur. Scipion l'Africain fut le premier qui choisit dans l'armée les hommes les plus braves, et en forma un corps qui ne le quittait pas durant la guerre, était exempt de tout autre service, et recevait une solde sextuple. Festus.
Leur nom viendrait de cette cohorte : garde d’un propréteur = tente prétorienne au centre du camp d’une légion = prétoriens. Comme tout « imperator », Auguste disposa de prétoriens, il augmenta leur nombre et le porta à neuf cohortes. Parmi elle, trois étaient cantonnées à Rome :
 « Il choisit un certain nombre de troupes pour sa garde et pour celle de la ville…Cependant il ne souffrit jamais qu'il y eût dans Rome plus de trois cohortes; encore n'y campaient-elles pas. Il mettait habituellement les autres en quartiers d'hiver ou d'été près des villes voisines. » Suétone, Auguste, 49.
« …neuf prétoriennes, levées en général dans l'Étrurie, l’Ombrie, le vieux Latium, et dans les plus anciennes colonies romaines. » Tacite, Annales IV, 5.
les autres étaient dispersées dans des municipes en Italie. Vint Caligula qui porta leur nombre à 12, Vespasien revint à 9 et elles passèrent à 10 avec Domitien, chiffre qui ne devait plus bouger. Chaque cohorte était forte de 500 hommes ; à leur tout début, elles étaient composées de citoyens romains de vieille souche, ce n’est qu’à partir de Claude que l’on vit des citoyens de toute la péninsule en faire partie.
 Jusqu’à Septime Sévère leurs rangs n’étaient composés que d’Italiens, d’Espagnols, de Macédoniens, d’hommes venus de la Narbonnaise et d’hommes venus de la Norique, cet empereur voulant réformer cette institution après l’assassinat de Pertinax ouvrit leur recrutement à tous les légionnaires, il espérait que ces provinciaux seraient plus dévoués que des Italiens.
                                                                     C’est Tibère ou plutôt son préfet du prétoire, Séjan, qui les regroupa à Rome et construisit un camp, on le voit dessiner dans les « régionnaires », il se trouvait dans la VIème région de la Ville.
 « Avant lui, la préfecture du prétoire donnait une autorité médiocre ; pour l'accroître, il (Séjan) réunit dans un seul camp les cohortes jusqu'alors dispersées dans Rome. Il voulait qu'elles reçussent ses ordres toutes à la fois, et que leur nombre, leur force, leur vue mutuelle, inspirassent à elles plus de confiance, aux autres plus de terreur. Ses prétextes furent la licence de soldats épars ; les secours contre un péril soudain, plus puissants par leur ensemble ; la discipline, plus sévère entre des remparts, loin des séductions de la ville. Le campement achevé, il s'insinua peu à peu dans l'esprit des soldats par sa familiarité et ses caresses. En même temps il choisissait lui-même les centurions et les tribuns… »Tacite, Annales, IV, 2.
« Il établit un camp à Rome, où il rassembla les cohortes prétoriennes, dispersées auparavant çà et là chez les citoyens. » Suétone, Tibère, 37.
Ils furent ainsi les premiers soldats à être admis au-delà du Rubicon, dans le pomerium, dans Rome elle-même. Le camp avait 440 mètres  de longueur,  380 mètres de largeur et une hauteur de 4,70 mètres. Il était ceint d’un fossé de 2,50 de profondeur, il était fait sur le plan de n’importe quel camp de la légion.

 001---> Plan de W.Shepherd, 1926.

Il possédait une allée dallée qui suivait la muraille, épaisse de deux mètres. Tout le long, il y avait les baraques pour les soldats. Comme le plan l’indique, le camp des prétoriens était sis au nord-est de la Ville, entre les monts Quirinal et Viminal, hors les murs serviens. Les cohortes urbaines y étaient casernées avant d’avoir leur propre cantonnement. A l’Ouest, pouvait se voir la porte Colline du mur servien ; entre lui et le mur aurélien (lorsqu’il fut construit) s’étendait un espace qui servait de lieu d’entraînement. Plus tard, Aurélien inclut ce camp dans la muraille qu’il fit construire. Dans cette aire, les archéologues ont retrouvé les traces de petits sanctuaires ce qui laisse à penser que les prétoriens avaient gardé leurs dieux lorsqu’ils étaient provinciaux. Mais leur dieu principal était Mars qu’ils adoraient dans une chapelle édifiée à l’intérieur du camp. Dans un petit temple voisin étaient entreposées les enseignes qui, comme dans les légions, étaient l’objet d’une grande vénération. Au sud, on pouvait voir une construction où étaient enfermées les bêtes féroces qui devaient se produire aux Jeux du Cirque (vivarium). On trouvait aussi une armurerie impériale mentionnée deux fois par Tacite ainsi que par deux inscriptions. Dans sa partie nord, on retrouva en 1888 les restes d’un autel dédié à la Fortuna Restitutrix dans une pièce pavée de mosaïques noires et blanches. On pouvait voir, parait-il, un arc triomphal dressé par Gordien, orné de différents trophées. Certains archéologues, cependant, pensent qu’il se trouvait juste à coté du camp. Une inscription faisant mention d’un princeps castrorum a été retrouvé, elle laisse supposer que l’empereur nommait quelqu’un qui  avait l’entière responsabilité de la gestion du camp puis une novelle inscription fut exhumée qui montrait que ces officiers étaient deux.
                                                                     La tache principale des prétoriens était d’assurer la sécurité de l’empereur mais ces cohortes avaient d’autres obligations : elles servaient contre les ennemis de l’intérieur, c'est-à-dire qu’elles étaient utilisées comme force de répression, mais elles étaient employées aussi à travers tout l’empire, l’empereur leur confiait des missions en Italie comme à travers tout le territoire. C’est ainsi que lorsque Néron fit creuser l’isthme de Corinthe, il en chargea les prétoriens. Ils étaient toujours aux cotés de l’empereur, c’est ainsi qu’ils participèrent à de nombreuses opérations militaires. Ils furent avec Caligula en Germanie, avec Claude en Bretagne, avec Domitien contre les Chattes ou avec Trajan en Dacie.
Il y avait une cohorte qui était affecté spécialement à la surveillance des trois théâtres de Rome (où il y avait de nombreuses bagarres) ainsi qu’aux courses de chevaux et aux combats de gladiateurs.
                                                                     Lorsqu’ils étaient de service auprès de l’empereur, la cohorte chargée de sa protection rapprochée était habillée non pas de l’uniforme mais d’une toge. Elle prenait son poste à la huitième heure.
« Qu'est-ce, autour de Galba, qu'une seule cohorte en toges ? » Tacite, Histoires, I, 38.
Est-ce une réminiscence de l’interdiction de porter des armes à l’intérieur du pomerium ? En tout cas ces armes étaient dissimulées.
                                                                     A chaque avènement d’un empereur, ce dernier faisait un don important aux soldats qui allaient prendre en charge sa protection (ou sa mort) : « Il (Claude) reçut les serments de l'armée et promit à chaque soldat quinze mille sesterces. C'est le premier des Césars qui ait acheté à prix d'argent la fidélité des légions. »  Suétone, Claude, X.   

002--->Sir Lawrence Alma Tadema, proclamation de Claude. 1867.

Et bientôt, l’on vit qu’une succession ne pouvait se faire sans l’aval des prétoriens. Néron en fut l’exemple principal comme le raconte Tacite : « Porté dans le camp, Néron fit un discours approprié aux circonstances, promit des largesses égales à celles de son père, et fut salué empereur. » Annales, XII, 69.  
Il est connu qu’ils faisaient ou défaisaient les empereurs à leur guise. Mais force est de constater que l’armée, c'est-à-dire les légions dispersées sur l’ensemble du territoire de l’empire, firent plus que les cohortes prétoriennes pour choisir un empereur. On a à tort beaucoup parlé de la façon violente qu’elles avaient pour choisir un successeur à celui qui leur déplaisait, qu’elles venaient d’assassiner ; en fait elles en éliminèrent que six :
- Caligula.
- Galba.
- Pertinax.
- Elagabal ou Héliogabale : « Comme ses excès augmentaient chaque jour, et que l'affection des Romains était progressivement arrivée à son comble pour Alexandre, que les sénateurs, à la nouvelle de la mort d'Opilius, avaient nominé césar, Héliogabale fut massacré dans le camp des prétoriens, après un règne de trente mois. » Aurélius Victor, Césars, XXIII.
- Papien.
- Balbin.
Et n’en élirent que six :
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- Claude : « C'est ainsi qu'il passa la plus grande partie de sa vie, lorsqu'un événement tout à fait extraordinaire le fit arriver à l'empire, dans la cinquantième année de son âge. Au moment où les assassins de Caius écartaient tout le monde, sous prétexte que l'empereur voulait être seul, Claude s'était éloigné comme les autres et retiré dans un cabinet appelé Hermaeum. Bientôt, saisi d'effroi à la nouvelle de ce meurtre, il se traîna jusqu'à une galerie voisine, où il se cacha derrière la tapisserie qui couvrait la porte. Un simple soldat qui courait çà et là, ayant aperçu ses pieds, voulut voir qui il était, le reconnut, le retira de cet endroit; et tandis que la peur précipitait Claude à ses genoux, il le salua empereur…Il reçut les serments de l'armée et promit à chaque soldat quinze mille sesterces. C'est le premier des Césars qui ait acheté à prix d'argent la fidélité des légions. » Suétone, Claude, 10.
- Othon.
- Pertinax. « Ils (les prétoriens) avaient violé la sainteté du trône par le meurtre atroce de Pertinax ; ils en avilirent ensuite la majesté par l’indignité de leur conduite. Le camp n’avait point de chef ; ce Lætus, qui avait excité la tempête, s’était dérobé prudemment à l’indignation publique. Dans cette confusion, Sulpicianus, gouverneur de la ville, que l’empereur, son beau-père, avait envoyé au camp à la première nouvelle de la sédition, s’efforçait de calmer la fureur de la multitude, lorsqu’il fût tout à coup interrompu par les clameurs des assassins, qui portaient au bout d’une lance la tête de l’infortuné Pertinax. Quoique l’histoire nous ait accoutumés à voir l’ambition étouffer tout principe et subjuguer les autres passions, l’on a peine à concevoir que dans  ces moments d’horreur, Sulpicianus ait désiré de monter sur le trône fumant encore du sang d’un prince si recommandable, et qui lui tenait de si près. Il avait déjà fait valoir le seul argument propre à émouvoir les gardes, et, il commençait à traiter de la dignité impériale ; mais les plus prudents d’entre les prétoriens, craignant de ne pas obtenir, dans un contrat particulier, un prix convenable pour un effet de si grande valeur, coururent sur les remparts et annoncèrent à haute voix que l’univers romain serait adjugé dans une vente publique au dernier enchérisseur. » Gibbon, 5.

004--->Monnaie de Claude montrant le camp prétorien.

- Didius Julianus : « …lorsque Julianus, ardent à l’emporter, proposa tout à coup six mille deux cent cinquante drachmes, ou une somme de deux cents livres sterling. Aussitôt les portes du camp s’ouvrirent devant lui ; l’acquéreur fut revêtu de la pourpre, et reçut le serment de fidélité des troupes.
Il restait aux prétoriens à remplir les conditions de leur traité avec un souverain qu’ils se donnaient et qu’ils méprisaient : ils le placèrent au milieu de leurs rangs ; l’environnèrent de tous côté de leurs boucliers, et, serrés autour de lui, le conduisirent en ordre de bataille à travers les rues désertes de la ville. Le sénat convoqué reçut ordre de s’assembler… » Gibbon, 5.
- Gordien III.
- Maxence.
                                                                     A leur tête, on trouvait un ou deux, même trois préfets du prétoire (il semblerait que Séjan -préfet de Tibère- fut le seul préfet à avoir occupé ce poste sans collègue. Cette charge représentait l’échelon ultime de la carrière équestre, l’exemple le plus connu de la présence de trois titulaires est Ulpien (préfet d’Alexandre Sévère) qui partagea son emploi avec deux autres personnes : Lucius Didius Marinus et Domitius Honoratas.
                                                                     Le temps qu’ils devait passer sous les armes était de 12 ans puis fut de 16 ans ; alors qu’il était de 16 ans puis de 20 ans pour les légionnaires. A la fin de leur service, qui se faisait comme pour la légion, tous les deux ans seulement, malheur à celui qui faisait partie d’une année sans libération, ils étaient rendus à la vie civile avec un diplôme (honestas missio) qui montrait aux yeux de tout le monde leur fidélité dans le service, en outre et surtout, ils percevaient une prime égale à dix fois leur solde annuelle ou l’empereur qu’ils avaient servi leur donnait directement des terres.
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                                                                     Comme symboles sur leurs étendards et sur leurs enseignes, ils avaient les images (représentation graphique) de l’empereur et le scorpion, signe qui rappelait la date de naissance de l’empereur Tibère. Leur nombre était globalement de 5.000 hommes. Avec Septime- Sévère, il passa brièvement à 10.000 soldats. Leur organisation était la même que dans les légions : tout était basé sur la cohorte. Le seul problème que l’on rencontre se situe au niveau des specularores qui étaient des soldats d’élite, gardes du corps, chargés spécialement de la protection rapprochée de l’empereur. D’aucuns nous disent qu’ils formaient une unité spéciale placée sous les ordres d’un centurion  qui avait le pas sur les autres bas-officiers, d’autres au contraire, et en premier Tacite  qui en parle pour décrire l’assassinat de Galba par Othon, prétendent que chaque cohortes en avait  une vingtaine dans ses rangs : « Ceux qu'on nomme spéculateurs, s'étant dispersés, le reste de la cohorte l'entendit sans murmurer et leva ses enseignes… » Tacite, Histoire, I, 31.   
Chaque cohorte était commandée par un tribun qui avait été centurion primipile dans la légion et qui devait être passé par les autres troupes destinées à la protection de Rome (vigiles, cohortes urbaines). Il avait sous ses ordres six centurions qui, chacun,  étaient responsables d’une centurie  composée de 60 à 80 hommes. Il y avait une centurie de cavaliers par cohortes (fantassins + cavaliers = cohors equitatae).
Le seul parallèle que l’on puisse tracer entre un légionnaire et un prétorien était l’impossibilité du mariage, il ne pouvait s’attacher une femme devant la loi qu’à leur démobilisation. Leur solde était sans commune mesure l’une avec l’autre ; à l’époque d’Auguste tandis que le simple soldat touchait 900 sesterces par an, le prétorien en recevait 3000, avec Domitien, on va passer à 1200 contre 4000, avec Commode, elle va aller de 1500 contre 5000 sesterces, avec Septime Sévère, elle va augmenter pour passer à 2400 contre 8000 et le sommet va être atteint par Maxime le Thrace (238 après J.C.) qui va payer 7200 à un simple légionnaire et 24.000 sesterces à un prétorien, tout cela étant compté par an. Malgré une solde importante, ils devaient s’équiper et s’habiller, ce ne fut que depuis Néron qu’ils eurent une distribution gratuite et mensuelle de blé. Il fallut attendre Septime Sévère pour que les légionnaires en bénéficient également.
Voyant le sort de ses prédécesseurs, Septime Sévère les supprima mais les rétablit bien vite avec de nouvelles conditions de recrutement : « Septime Sévère, que le meurtre de Pertinax et l'indignation contre les fureurs criminelles des prétoriens ont animé de douleur et de colère, se hâte de licencier cette milice… » Aurélius Victor, Césars, XX.
Cet empereur fut très marqué par le meurtre de Pertinax. Ces nouvelles cohortes prétoriennes qu’il forma eurent un recrutement totalement différent des anciens prétoriens. Jusqu’alors le soldat (qui en était arrivé à payer un remplaçant pour effectuer des corvées à sa place) devait être issu du Latium, de l’Etrurie ou de l’Ombrie à ces provinces, on peut rajouter à partir du règne de Claude, la Gaule Cisalpine (plaine du Pô), c'est-à-dire qu’il devait être italique. Avec Septime Sévère, les soldats vont être provinciaux, il va chercher les meilleurs éléments des légions qu’il a commandées (surtout dans les provinces illyriennes, de Panonie, de Dalmatie). Il va doubler les effectifs, leur nombre va atteindre 10.000 soldats.
                                                                     Avec l’avènement de Dioclétien (284 après J.C.), ils vont peu à peu perdre de leur importance. Il prit auprès de lui pour garantir sa sécurité non pas des prétoriens mais deux légions d’Illyriens. Puis Constantin les élimina définitivement après sa victoire au pont Milvius (312 après J.C.).
« Après la victoire de Constantin, les légions prétoriennes, qui avaient mérité la haine publique, et les cohortes urbaines, toujours plus disposées à se soulever qu'à veiller à la sûreté de la ville, furent à jamais licenciées et cassées; on leur ôta leurs armes; on leur défendit même de porter l'habit militaire. » Aurélius Victor, Césars, 40.                                                                        
 Après leur suppression, les salles qui leur servaient de lieu de vie dans le camp prétorien furent louées à la population comme habitation.
Le christianisme eut peu de succès chez eux malgré le martyre de Saint Sébastien sous Dioclétien qui était l’un d’eux.
En guise de conclusion tirée du livre « La Garde Prétorienne » de Monique Jallet-Huant, presses de Valmy.
« Du jour où la ville de Rome, trop menacée par les invasions barbares, cessa d’être la véritable capitale de l’Empire, « Constantin ayant choisi Byzance devenue Constantinople en 330, et que la garde personnelle de l’empereur, les « protectores », fut composée de soldats choisis au sein des légions et de mercenaires recrutés chez les peuples barbares, les « prétoriens n’avaient plus lieu d’être. Ils avaient été des habitants de la capitale, en avaient partagé les solennités, les plaisirs, « les bagarres aussi avec le peuple. Si Rome n’existait plus en tant que capitale, les prétoriens devaient disparaître. C’en était « donc vraiment fini des prétoriens qui allèrent se fondre au sein de l’armée avec les légionnaires. Ainsi que l’a écrit Marcel « Durry : « les cohortes prétoriennes sont mortes parce que leur attachement à un empereur et à un pouvoir centralisé , avec « leur amour pour Rome, la capitale du monde, avec leur goût de l’indépendance jusque dans la religion, appartenaient à un « monde révolu. Loin d’être directement responsables de la décadence de l’Empire, les prétoriens, dans une agonie qui dura « un siècle, sont morts du morcellement de l’Empire et de la mort de la capitale. » »


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007Livre de Monique Jallet-Huant, presses de Valmy.    

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