Statue de Marsyas

Statue de Marsyas :

Il existait sur le Forum, près des Rostres, une statue célèbre du satyre Marsyas, statue dont le type emprunté aux Grecs remonte, à Rome même, à une haute antiquité. Il était originaire de Célènes en Phrygie, il y aurait inventé la flûte. Le satyre était représenté nu si l'on excepte ses sandales et son bonnet phrygien, il portait une outre sur son épaule, la main levée. Selon une théorie, cette statue viendrait d'Apamée et aurait été apportée en 188 avant J.C. par Cn. Manlius Vulso.

--- > Monnaie de Censorinus

La statue de Marsyas qui figure sur les bas-reliefs trouvés au Forum est de plus connue par plusieurs monuments, elle figure sur une monnaie de L. Marcius Censorinus (vers 84 avant J.C.). On le voyait aussi dans le temple de la Concorde sous la forme d’un tableau, œuvre de Zeuxis. Selon une idée récente, elle fut apportée d’Apamée en 188  avant J.C. par Cn. Manlius Vulso parce que cette cité était en relation étroite avec la légende d’Enée et de la fondation de Rome. Autour d'elle, se réunissaient les avocats et les plaideurs. L'ensemble des textes prouve que si elle se dressait non loin des Rostres, elle était cependant plus rapprochée encore du tribunal du prêteur urbain, c'était un endroit où de nombreux avocats s'assemblaient, on pouvait la voir près du figuier du Lac Curtius ce que confirme les deux bas-reliefs trouvés au Forum.

Il semble que ce fut un usage de couronner Marsyas de fleurs. Peut-être le satyre devait il cette parure à des avocats ou à des plaideurs heureux dans leur procès ? Un jeune homme fut condamné aux fers par les triumvirs pour s'être ceint le front d'une couronne enlevée à la statue. " P. Munatius, ayant mis sur sa tête une couronne de fleurs enlevée à la statue de Marsyas, fut condamné aux fers par les triumvirs ; il en appela aux tribuns du peuple, mais ceux-ci n'intercédèrent pas. " Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, XXI, 8.

Les environs de la statue de Marsyas étaient, la nuit, un endroit mal famé. Julie, fille de l'empereur Auguste, qui se plaisait à braver les lois sévères que son père avait promulguées, y venait se livrer à ces scènes de désordre qui la firent exiler et comme les plaideurs heureux, avant de se retirer, elle couronnait le satyre.

Sur les forums provinciaux, la statue de Marsyas était le témoignage de la possession du droit italique et pouvait figurer sur les monnaies de ces villes. Elle était le symbole de la liberté.

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