Légion Thébaine : entre 285 et 305.
C‘est un moment de l’histoire du christianisme naissant qui raconte  un épisode du martyrologue. Il est à remarquer qu’il n’est rapporté que par une source. Ces martyrs sont au nombre de 6.500. C’étaient les soldats d’une légion romaine commandée par celui qui allait devenir St. Maurice. Selon Saint Isidore, il aurait été noir, son nom viendrait d’un mot grec (mauron) qui signifie « noir ».

---- Statue de la cathédrale de Magdebourg.

                              
Cette légion était composée d’hommes venant d’Egypte. Son recrutement dut être fait en Thébaïde (région méridionale avec pour capitale Thèbes – Louxor aujourd’hui)
Ce massacre aurait eu lieu sous l’empereur Dioclétien, au temps de la tétrarchie, à Angaune (Suisse), aujourd’hui Saint Maurice en Valais et cette exécution aurait été ordonnée par un César : Maximien. Elle aurait été envoyée pour soumettre d’autres chrétiens aux volontés de l’empereur ; elle aurait refusé de marcher contre d’autres hommes de sa religion. On peut penser que ces légionnaires ont été plus condamnés pour un refus d’obéissance que pour leur croyance. Pour eux, on remit en vigueur une vielle coutume militaire : la  décimation, un soldat sur dix était tué. Avant d’être martyrisés, ils subirent la décimation deux fois comme le rapporte la légende. Pourquoi ce mot « légende », parce que, comme pour beaucoup de martyrs, un doute énorme subsiste sur la véracité des faits. Si l’historicité est douteuse, elle trouva, quand même, un écho extraordinaire à travers les siècles. Mais il faudra attendre les premiers temps de la Réforme pour voir le scepticisme s’installer sur ces faits du passé. Les principaux doutes qui s’élèvent contre la réalité de cet évènement sont l’absence totale de citations de cette légion par les historiens, elle n’a laissé aucune trace dans l’histoire, les philologues ont trouvé que ce récit avait connu des retouches et des additions au VI ème siècle, les grades, donnés dans ce texte, existent vraiment mais non dans la légion mais pour la cavalerie.
Mais revenons à la seule source qui le rapporte, d’abord voici le texte tel qu’il est donné par le site « memo »
"Il y avait à cette époque une légion de soldats, de 6'500 hommes, qu'on appelait les Thébains. Ces guerriers, valeureux au combat, mais plus valeureux encore dans leur foi, étaient arrivés des provinces orientales pour venir en aide à Maximien. Comme bien d'autres soldats, ils reçurent l'ordre d'arrêter des chrétiens. Ils furent toutefois les seuls qui osèrent refuser d'obéir. Lorsque cela fut rapporté à Maximien, qui se trouvait alors dans la région d'Octodurus, il entra dans une terrible colère. Il donna l'ordre de passer au fil de l'épée un homme sur dix de la légion, afin d'inculquer aux autres le respect de ses ordres.
Les survivants, contraints de poursuivre la persécution des chrétiens, persistèrent dans leur refus. Maximien entra dans une colère plus grande encore et fit à nouveau exécuter un homme sur dix. Ceux qui restaient devaient encore accomplir l'odieux travail de persécution. Mais les soldats s'encouragèrent mutuellement à demeurer inflexibles. Celui qui incitait le plus à rester fidèle à sa foi, c'était Saint Maurice qui, d'après la tradition, commandait la légion. Secondé par deux officiers, Exupère et Candide, il encourageait chacun de ses exhortations. Maximien comprit que leur cœur resterait fermement attaché à la foi du Christ, il abandonna tout espoir de les faire changer d'avis. Il donna alors l'ordre de les exécuter tous. Ainsi furent-ils tous ensemble passés au fil de l'épée. Ils déposèrent les armes sans discussion ni résistance, se livrèrent aux persécuteurs et tendirent le cou aux bourreaux ».
Ce texte est la Passio Acaunensium Martyrium de Saint Eucher, évêque de Lyon (5 ème siècle), moine des îles de Lerins qui dit tenir ce qu’il raconte de Théodore ou Théodule, premier évêque connu du Valais qui aurait découvert les restes des martyrs. Sur les lieux du massacre, il avait fait élever une basilique et plus tard on y verra une abbaye (515). Il est dit que St. Victor, officier dans cette légion, y aurait échappé pour connaitre le martyr à Marseille.
Mais, il est curieux de constater qu’à cette époque le Valais et toute la Gaule était sous la juridiction de Constance Chlore et non de Maximien, mais comme on ne connait pas la date exacte de ce massacre, toutes les hypothèses sont permises.
Sa fête est le 22 Septembre. Son histoire a donné lieu à un colloque, organisée par l’université de Fribourg en 2003.
Sa réalité historique reste très discutée, mais son rayonnement dans le monde chrétien est indiscutable.

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