Tiro:

Recrue, jeune conscrit. ( 1)

--->Tiré de…

C'était le nom donné par les Romains à un nouvel enrôlé, c'était l'opposé d'un veteranus , celui qui avait l'expérience du combat.

« Les soldats de nouvelles levées, effrayés de cette multitude de vaisseaux, et fatigués par la mer, se rendirent à Otacilius, sous promesse qu'il ne leur serait fait aucun mal…Mais les vétérans, quoique également fatigués de la tempête et des suites de la navigation, n'eurent pas l'idée de démentir leur ancienne valeur; ils tâchèrent seulement de gagner du temps… » Caes. Bell. Civ, III, 28.

L'âge minimum requis pour s'engager était de 17 ans. Tout au long de sa période de service, un soldat romain n'était jamais désœuvré, lorsqu'il ne combattait pas, il était occupé à des exercices militaires, et cela tous les jours.

« Mais devant tous ces obstacles, il a suffi de faire un choix éclairé des recrues ; de leur enseigner, pour ainsi dire, la jurisprudence des armes ; de les fortifier par des exercices quotidiens ; de les initier, sur le terrain de manœuvre à toutes les éventualités présumables des combats et des batailles…Dans les hasards de la guerre, une poignée d'hommes exercés tient la victoire en mains ; une masse ignorante et maladroite risque toujours d'être taillée en pièces. » Végèce, I, 1.

Les conscrits ( tirones ) le faisait deux fois dans la journée, le matin et l'après midi, les vétérans seulement une fois. Ces exercices ne se faisaient pas seulement sur la pratique des armes et l'apprentissage de la tactique mais aussi sur ce qui pouvait apporter un surcroît de force et d'endurance. Végèce énuméra entre autres : la marche,

« Au début des exercices vient l'apprentissage du pas militaire. Rien de plus important, en route ou en bataille, que de faire observer à tous les soldats une marche uniforme. Le seul moyen d'atteindre ce résultat, c'est de les habituer assidûment à des promenades où la vitesse sera jointe à la régularité. Une armée divisée et sans ordre s'expose toujours à de grands risques de la part de l'ennemi…La course doit être l'objet d'un exercice spécial pour tes jeunes gens : elle les mettra à même de charger l'ennemi avec plus de vigueur ; d'occuper vite, en cas de besoin, des positions avantageuses ; de s'en emparer les premiers, si l'ennemi tente de le faire ; de pousser une reconnaissance avec promptitude… » Végèce, I, 9, 27.

la course, le saut, la nage, la frappe d'un poteau avec l'épée, le jet du javelot, de la flèche, de balles de plomb ; il fallait aussi s'exercer à bondir, à sauter, à porter des poids, à fortifier un camp, à former la ligne de bataille. Végèce donna aussi quelques conseils pour choisir les tirones selon leur pays d'origine, leur appartenance à la ville ou à la campagne, leur âge, leur apparence, leurs occupations antérieures.

« Il est de fait qu'en tout pays naissent indistinctement des braves et des lâches. Cependant tel peuple surpasse tel autre à la guerre, et d'ailleurs le climat influe singulièrement sur les facultés physiques et morales. » Végèce, I, 2, 8.

Mais ces règles font référence essentiellement à l'époque impériale quand les soldats n'étaient plus recrutés parmi les citoyens de Rome mais au sein des habitants des provinces.

A cette époque, lorsque le tiro était déclaré apte au service armé, il était marqué ou tatoué d'un signe ( stigmata  ; puncta signorum ) que Lipsius pense avoir été le nom de l'empereur 2 .

L'état de tiro s'appelait tirocinium . On disait d'un soldat qui était arrivé au sommet de sa condition tirocinium ponere ou deponere (laisser de coté-ndr-du-site-) Justin, XII, 4 ; IX, 1.

Dans la vie civile, les termes de tiro et de tirocinium étaient donnés à des garçons qui aspiraient à la prise de la toge virile ( toga virilis ). On parlait de tirocinium eloquentia pour un orateur qui allait prendre la parole pour la première fois sur les rostres ; on retrouve les mêmes termes pour le premier voyage d'un navire : tirocinium navis . (Plin. H.N., XXIV, 7).

Adapté du livre de William Smith "A dictionary of greek and roman antiquities" 1875

Les notes sont du rédacteur du site ainsi que les images

 

1 - Les classes (comme on dit de nos jours) duraient quatre mois.

2 - Il prononçait, alors, un serment.

---Le soldat romain de François Gilbert. Editions errance.

Livre donnant des renseignements précieux sur l'armée romaine.

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