Vulcanal

Vulcanal :

Ou autel de Vulcain (dieu du feu, puis assimilé à Héphaïstos, dieu forgeron.). Il serait, selon la légende, à l'origine de Rome et d'une cité voisine: Préneste. C’était une petite place, voisine du Comitium et du Graecostasis.

Après l'alliance conclue entre eux : de fondre leur deux peuples, Romulus et Tatius s'acquittèrent des vœux faits aux dieux pendant la guerre. C'est ainsi que Tatius, selon Denys d'Halicarnasse ou Romulus, d'après Plutarque, éleva un autel à Vulcain. De là le nom de Vulcanal (voir Festus) donné à la place sur laquelle s'élevait cet autel. C'était une place découverte, un peu plus élevée que le comitium, à peu près de cinq mètres. C'est de cet endroit, dans les premiers temps, avant que les Rostres ne fussent construites, que les rois ou les magistrats des premiers temps de la République, s'adressaient au peuple. Cette place parait avoir été avant le Forum un lieu habituel d'assemblée populaires et l'on vit le décemvir Appius Claudius y convoquer la population. Il est difficile de déterminer ses limites avec précision. On sait que le premier temple de la Concorde y fut construit. " Il (Gnaeus Favius) consacra le temple de la Concorde sur la place de Vulcain " Tite-Live, IX, 46. trad. A. Flobert.

et vraisemblablement le nouveau, dont le site est connu. Il était donc près du Forum et un peu au dessus du comitium, au pied du Capitole. Il était voisin du lieu où plus tard César construirait son Forum, il se trouvait par conséquent au nord-ouest du Forum et à l'ouest du comitium. Denys d'Halicarnasse, qui habita Rome du temps d'Auguste, indique positivement le Vulcanal « comme s'élevant un peu au-dessus du Forum, », il dit encore : « Brutus descendit au Forum avant le jour, et occupa le Vulcanal. », on peut penser qu’il se situait au pied du Capitole mais une raison qui ne permet pas de mettre le Vulcanal au pied du mont Capitolin, c'est qu'il serait dans la VIII^e région, tandis que les Régionnaires l'indiquent dans la IV^e. On attribuait à Romulus la plantation de deux arbres dans le Vulcanal. Ils étaient si vieux et si gros qu'ils poussaient des racines jusqu'à environ 90 mètres plus loin que leur pied.

 En 1548, le cardinal Du Bellay trouva près de l'arc de Septime Sévère une inscription érigée par Auguste à Vulcain (9 avant J.C.), avec l'argent que le peuple lui avait offert. En 1902 (l'archéologue Boni) mit à jour, lors de fouilles effectuées sur le Forum, les bases primitives, taillées en tuf, sur lesquelles reposait l'antique autel de Vulcain.

Romulus y dédia un quadrige en bronze pris à l'ennemi et à côté sa statue couronnée par la Victoire avec la liste de ses exploits gravés en grec y trônait. " Parmi les dépouilles, il rapporta en particulier de Caméria un quadrige de bronze ; il le consacra dans le temple de Vulcain et y fit placer sa propre statue, couronnée par la Victoire. " Plutarque, Romulus, 24.

D'après d'anciennes traditions, Tatius et Romulus y auraient eu des rencontres secrètes.

Les constructions que l'on éleva diminuèrent dans ce coin de Rome l'étendue du Vulcanal, on prit sur sa surface pour construire le temple de la Concorde et son area, plus la basilique Opimia. On y voyait la statue d'Horatius Coclès et, sur une colonne, celle d'un acteur tué par la foudre. On y admirait aussi deux arbres que d'anciennes traditions faisaient remonter à la fondation de la Ville : un cyprès qui périt sous Néron, un lotus planté par Romulus et encore vivant au temps de Pline l'Ancien (H.N. XVI, 86). Tous les ans, probablement vers le 23 août, pendant la fête des Volcanalia, le peuple apportait sur l'area du Vulcanal des poissons qu'on y brûlait comme offrande à Vulcain. Dans les tous premiers temps de l'histoire de la Ville, les corps des défunts y étaient brûlés. A son culte était associé celui de Stata mater qui conjurait les ravages du feu. Cette déesse avait, près de l'autel de Vulcain, sa statue devant laquelle, la nuit, le peuple allumait des feux. On l'enleva pour mettre fin à cette coutume dangereuse.

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