Hadrien ou Adrien :
Il est né en Janvier 76 soit à Italica, ville municipe romaine, fondée par Scipion l’Africain, au bord du Guadalquivir non loin de Séville soit à Rome comme nous le raconte « l’Histoire Auguste ». Mais l’idée de cette naissance dans la capitale de l'Empire est complètement abandonnée par les historiens modernes.
Il est de la dynastie des Antonin. Le futur empereur est issu de la gens Aelia qui est andalouse. Son père, Publius Aelius Hadrianus Afer est un cousin de Trajan, sa mère, Espagnole très riche, est originaire de Gades (Cadix), Domitia Paulina Major. Il a une sœur plus âgée que lui, Aelia Domitia Paulina qui épousera un Romain de rang sénatoriale qui exercera trois consulats  et sera gouverneur de la Germanie supérieur.

Il passe les dix premières années de sa vie en Espagne. Puis comme beaucoup de provinciaux argentés, il vient à Rome (règne de Domitien) avec un bagage intellectuel conséquent. Il va y parfaire son éducation et s’intégrer à des groupes littéraires et toute sa vie, il gardera de ces moments culturels un air de pédantisme et de vanité. Après la perte de son père, Trajan devient son tuteur et lui enseigne, en particulier, l’art militaire. A l’âge de quinze ans, il va regagner sa ville natale d’Italica, en Espagne, pour y retrouver sa mère pour qui, il aura toute sa vie une immense piété filiale. A dix-neuf ans, il va accomplir les obligations militaires auxquelles tout jeune Romain bien né est soumis, il sera tribun laticlave dans différentes légions.
Domitien assassiné, Nerva devient empereur à 66 ans, proclamé par le Sénat qui voit en lui un empereur de passage. Il adopte Trajan en Octobre 97. Nerva va bien vite décéder, moins de deux ans après son ascension au pouvoir. Trajan se retrouve empereur, Hadrien va être son fidèle second.
A vingt quatre ans, il épouse Vibia Sabina, petite nièce de Trajan, mariage arrangée et voulut par Plotine, femme de ce dernier. Des historiens romains ont parlé d’une histoire d’amour entre elle et Hadrien : ces mêmes écrivains ont pensé que la femme d’Hadrien se serait suicidée ou pour d’autres que le futur empereur l’aurait fait empoisonné.
En 101, à l’âge de vint cinq ans, il fait son apparition sur la scène de la vie publique en devenant questeur.
En 102, il fait partie de l’Etat Major de Trajan et aussi de son Conseil Privé pendant les premières guerres daciques.
En 106, il devient préteur, puis en 107, il est nommé propréteur de la Pannonie inférieure et en récompense de ses services, il est fait consul suffect.
En 110, il abandonne la carrière militaire qui a été très fournie en divers évènements et reçoit deux titres religieux, celui de «sodalis augustalis » (prêtres d’Auguste) puis Epulon, l’année suivante, il part pour la Grèce, pour ce qu’il pense être la capitale intellectuel de l’Empire, Athènes.
En 114, certainement à l’instigation de Plotine, épouse de Trajan, il est nommé proconsul de Syrie. Il va mettre fin d’une façon sanglante à une révolte des Juifs qui a pris naissance en Egypte.
Aout 117, il apprend la mort de Trajan.
La maladie de Trajan, à ce qu'il crut, vint d'un poison qu'il aurait pris ; selon d'autres, de l'arrêt du sang que, chaque année, il rendait par en-bas, car il fut frappé d'apoplexie, de telle sorte que plusieurs parties de son corps furent paralysées et que toutes furent atteintes d'hydropisie. Dion Cassius, lxviii, 33.
L’Empereur l’avait adopté et désigné comme son successeur. Thèse qui va à l’encontre de ce que dit l’Histoire Auguste, elle prétend que Trajan ne voulait pas désigner d’héritier à l’Empire, il laissait le Sénat le nommer et le choisir. D’autres historiens anciens désignent Plotine et son entourage comme ceux ayant manœuvré pour faire accéder Hadrien au trône impérial, il a alors 41 ans.
Beaucoup d'écrivains disent aussi qu'à l'exemple d'Alexandre de Macédoine, Trajan voulait mourir sans désigner son successeur; d'autres, qu'il se proposait d'adresser au sénat un discours par lequel il aurait prié cette assemblée de donner elle-même, après lui, un chef à la république romaine, et de choisir le plus digne parmi ceux dont il lui eût alors envoyé les noms. Il en est enfin qui prétendent que l'adoption d'Adrien fut l'œuvre de la faction de Plotine, laquelle, aussitôt après la mort de Trajan, lui substitua un imposteur qui parla, d'une voix mourante, au nom de ce prince. Histoire Auguste, vie d’Hadrien, IV.
Il doit faire face, dès son arrivée au trône, à un complot ourdis par quatre sénateurs. Il semblerait qu’un nombre important de membres de cette assemblée ait contesté son arrivée au pouvoir.
Il était fasciné par l’astrologie et dès sa prise de pouvoir, il a fait dresser son thème astral. Hadrien était un intellectuel complet pour l’époque, il était très porté sur la culture grecque.

Il ne va pas assister à la dépose des cendres à Rome du défunt empereur, il reste en Orientpour protéger l’Empire. Pour le solidifier, il va abandonner quelques provinces, en particulier la Mésopotamie, l’Arménie et l’Abyssinie. C’est seulement un an après son avènement qu’il va regagner Rome pour y être sacré. Maintenant, il a besoin de connaitre l’Empire qu’il commande, pour cela, il va être itinérant, il va entreprendre des voyages qui vont durer plusieurs années, pratiquement dix ans
En Avril 121, il va aller en Gaule puis en Germanie, en Rhétie (Tyrol et Bavière) et en Norique (sud du Danube). Il va faire construire des Limes (fortifications) qui sont une continuation de celles commencées par Auguste, le nord de l’Empire est ainsi protégé.
En 122, il se rend en Angleterre où il va construire un mur (117 km) pour séparer le monde romain de celui des Barbares, les Calédoniens, ancêtres des Ecossais, puis il retourne en Gaule mais en Gaule du sud, il passe aussi en Espagne.
En Septembre 124, on le retrouve à Athènes, il fait de cette ville la capitale intellectuelle de l’Orient. Il se fait initié aux mystères d’Eleusis qui se déroulent dans une ville toute proche.
En Septembre 125, il va à Delphes où l’anniversaire de son séjour sera fêté comme « un jour sacré », comme si un dieu était venu.
A l’été 128, il va aller inspecter les provinces du Sud de l’Empire. Il commence par le Nord de l’Afrique, l’Afrique que l’on qualifie de nos jours de maghrébine. Il va poursuivre par les provinces de l’Est (Syrie etc.) qu’il connait bien pour y avoir été légat. C’est au cours de ce voyage que va périr son favori, Antinoüs, Hadrien étant très connu pour ses mœurs homosexuels, il va lui construire une ville qui portera son nom, il ne se remettra jamais complètement de sa mort.
En 134, il revient à Rome. Dès son retour, il va devoir mater une révolte juive menée par Bar-Kochba. Il va envoyer12 légions soit plus de 60.000 hommes, cette guerre va amener la destruction de Jérusalem, remplacée par la colonie Aelia Capitolia.
Durant ses voyages, il s’est fait tenir régulièrement au courant des évènements intérieurs de l’Empire.
 

La classe équestre va avoir de plus en plus d’importance. Le fisc est dans leurs mains ainsi que les services de la Cour. Elle est majoritaire au Conseil Impériale et dans l’administration des provinces.
A la fin de sa vie, il devient de plus en plus méfiant ce qui explique une cruauté certaine. Il semblerait qu’il souffrit d’hydropisie ce qui généra de violentes sautes d’humeur.
Ayant commencé à être malade (le sang d'habitude, auparavant déjà, lui sortait par le nez, mais alors il déborda avec force), il désespéra de sa vie. Dion Cassius, LXIX, 17.
Il adopta L C Commodus qui fut un de ses favoris dans le but d’en faire son successeur. Il lui fit endosser la préture, lui donna le consulat, le titre de César et le mit à la tête des deux Pannonies où son administration fut exemplaire. Mais il meurt très vite d’une maladie pulmonaire. Hadrien va, alors, adopter un homme d’une cinquantaine d’années, celui qui deviendra « Antonin le Pieux ». Hadrien va mourir en Juillet 138 à l’âge de 62 ans, à Baïes. Ses cendres regagnent Rome et furent déposées dans ce qui allait devenir « le château Saint Ange ».
Hadrien a laissé des souvenirs ou des mémoires qui sont perdus de nos jours.

BIBLIOGRAPHIE :
   Hadrien par Joël Schmidt

   Hadrien, l’empereur virtuose par Yves Roman 


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