Tunique :
---> tiré de …
La tunique des Romains comme le chiton des Grecs était un vêtement de laine porté sous une toge. C'était l' indumentum ou l' indutus par opposition à amictus (vêtement du dessus) comme la toga ou le pallium . On disait des anciens Romains qu'ils n'avaient que cette toge pour se vêtir. Lorsque la tunique fit partie des habits communs, à ses débuts, ce n'était qu'un vêtement court, sans manche, appelé alors colubium (Aulu Gelle , VII, 12).Pour un homme, on disait que de porter des tuniques à manches longues ( manicatae ) ou descendantes jusqu'aux chevilles ( talares ) était une marque de féminité
« Ce sont les hommes de Catilina, c'est son élite, on plutôt ce sont ses amours et ses délices. Vous les reconnaissez aux parfums de leur chevelure élégamment peignée, à leur visage sans barbe, ou à leur barbe arrangée avec art, à la longueur de leurs tuniques, et aux manches qui couvrent leurs bras efféminés…» Cic. Cat., II, 10
Jules César avait l'habitude d'en porter une à manches avec des franges jusqu'aux poignets ( cadmanus fimbiata ) : « On dit aussi que sa mise était recherchée, et son laticlave garni de franges qui lui descendaient sur les mains. » Suétone, César, 45. Au temps du Bas-Empire, ces vêtements longs devinrent habituels.
La tunique était retenue à la taille par une ceinture ( cincta ) qui était généralement lâche ou même était portée chez soi sans aucun lien pour être à l'aise. (Ov. Am., I, 14.) C'est ce qui fait que l'on retrouve des termes comme cinctus, praecinctus et succinctus pour des gens actifs et discintus pour ceux qui étaient oisifs et dissolus (Hor. Sat. I, 5, 6 ; II, 6, 107). La forme des tuniques portées par des hommes a été représentée de nombreuses fois sur des gravures sur bois. Ces images nous les montrent s'arrêtant juste au dessus du genou ( 1 ), elle a des manches courtes recouvrant seulement la partie supérieure du bras et retenue par une ceinture, très rarement, on en voit qui vont jusqu'aux mains.
Habituellement, les deux sexes ont ceci en commun que chacun porte deux tuniques. Celle qui est le plus près de la peau peut être comparée à nos chemises ou chemisiers. Varron nous explique que quand les Romains commencèrent de porter deux tuniques, ils les appelèrent subucula ou indesium . Bötiger suppose que la première était celle des hommes et l'autre celle des femmes. Mais, dans un autre passage, toujours du même Varron, il apparaîtrait que subucula serait le nom donné à celle qui était le plus près de la peau et indusium ou intusium à celle qui était extérieure, il n'en demeure pas moins que ce passage donne beaucoup de difficultés à être interprété et donc compris. Pourtant le terme subucula était le mot usuel pour désigner la tunique du dessous chez les hommes (Suét. Auguste, 82.) Et l'autre appellation d' interula, que l'on rencontre, est postérieure et semble avoir désigner, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, la tunique du dessous. Festus, quant à lui, parle de sapparus ou supparum terme qui pourrait avoir le même sens que subucula . Mais Varron le contredit en employant ce mot pour désigner un vêtement extérieur ; pour lui subucula viendrait de subtus tandis que supparus serait dérivé de supra . Il existe un passage de Lucain où l'expression est employée (II, 364) mais il ne permet pas de donner raison à l'un ou à l'autre.
Quelques fois, on portait plusieurs tuniques pour se protéger du froid : Auguste en avait quatre sans compter une subucula . « En hiver, il portait quatre tuniques recouvertes d'une toge épaisse » Suét., Auguste, 82.
L'habit officiel d'un homme consistait à porter une tunique externe et une sur la peau, le tout recouvert d'une toge, il en allait de même pour les femmes mais la tunique externe devenait une stola .
--- Représentation d'une impératrice habillée en déesse Concordia ou en Abondantia, par-dessus la tunique ou « stola », la « palla » est représentée mais laisse largement deviner la première.
Les tuniques des femmes étaient plus grande et plus longue que celles des hommes et avaient des manches. Quelques fois, elles étaient ornées de motifs dorés et se nommaient, alors, leria (Festus).
Les pauvres qui ne pouvaient s'offrir une toge portaient seulement une tunique, d'où l'expression que l'on retrouve chez Cicéron ou chez Horace de tunicati . Les hommes, au travail, laissait de coté la toge, un laboureur, dans son champ, était en tunique. Souvent, une personne qui ne se vêtait que d'elle était appelée nudus.
Les Sénateurs et les Chevaliers en portaient une ornée du clavus, clavus latus pour les premiers et clavus angustulus pour les autres.
Quand un triomphe était célébré, le triomphateur portait une toge brodée ( toga picta ) et une tunique décorée de motifs floraux ( tunica palmata) aussi appelée tunica Jovis car elle avait été prise dans le temple de Jupiter Capitolin (T.L., X, 7 ; Martial, VII, 1 ; Juv., X, 38). Des tuniques de ce genre étaient envoyées par le Sénat comme cadeaux aux souverains étrangers.
« Le lendemain, pour distraire l'âme du prince des émotions qui la préoccupaient, il monta sur son tribunal et fit convoquer l'assemblée. Là il donna pour la première fois à Masinissa le nom de roi, le combla d'éloges, et lui fit présent d'une couronne et d'une coupe d'or, d'une chaise curule, d'un bâton d'ivoire, d'une toge brodée et d'une tunique à palmes. » Tite Live, XXX, 15.
Note du rédacteur du site :
( 1 ) Toutes les tuniques ne s'arrêtaient pas au dessus des genoux comme cette image le représente :
- Peut-être que le texte qui est en ma possession est victime d'une coquille mais les tuniques descendaient plus bas que le genoux comme le montre bien un texte de Quintilien :
"L'orateur qui n'a pas le droit de porter le laticlave doit se ceindre de telle sorte, que la tunique descende par devant un peu au-dessous des genoux, et par derrière jusqu'au milieu des jarrets; plus bas, cela ne convient qu'aux femmes, et, plus haut, qu'aux centurions." XI, 3, § 139.
- Au fur et à mesure que le temps passa, la toge fut de plus en plus abandonnée, c'était un vêtement lourd, peu pratique et chaud, au profit de la tunique. La toge resta seulement un habit de cérémonie.
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