Via Appia et Via Flaminia

Via Appia :

C’était une route qui partait de Rome pour aller à Capoue, elle fut prolongée vers d’autres villes, elle atteignit Venosa en 291  avant J.C., Tarente en 281  avant J.C. et Brindisium en 264  avant J.C. C’était la plus connu des routes romaines ; en fait, elle ouvrait un passage vers l’Adriatique par un de ses chemins car il faut savoir qu’après Capoue, elle se divisait en plusieurs branches, elle ouvrait ainsi la route du sud. Trajan voulut laisser son nom à cette voie, il la fit, alors, prolonger jusqu’à Brindisi (via Trajana), il fallait 14 jours pour se rendre à cette ville et seulement 5 pour aller à Capoue.

---> W. Shepherd, 1911.

                                                                     C’est le censeur, Appius Claudius Caecus (de la famille des Claudii, il fut l'ancêtre de Clodia, soeur de Clodius)qui ordonna sa construction en 312  avant J.C. « C'est toutefois le nom d'Appius qui réveillera chez la postérité de plus beaux souvenirs, parce qu'il construisit une route… » Tite Live, IX, 29.  Les censeurs avaient en effet à charge de pourvoir à la réalisation de nouvelles routes ainsi qu’à l’entretien des anciennes. Il lui laissa son nom, au féminin, comme le voulait la coutume. Il la fit tracer à l’emplacement d’un ancien chemin qui reliait Rome aux monts albains.

Pour un témoignage de ce qu’elle était, il faut lire la cinquième satire du premier livre d’Horace. « …mais la voie Appia est moins rude aux marcheurs paresseux. »

Sa largeur était d’à peu près 4 mètres 15 ce qui permettait à deux chariots de se croiser. Nous ne connaissons pas le nom qu’elle portait à l’intérieur de la Ville, elle commençait à avoir une existence propre seulement lorsqu’elle eut franchi la porte capène (mur servien) et se retrouvait dans la campagne après être passée au-delà de la  porte appia  (mur aurélien), près des bains de Caracalla. Effectivement  toutes les portes du mur Aurélien portaient le nom de la « via » qui passait au travers d’elle.

En 189  avant J.C., elle fut pavée de dalle de basalte sur à peu près un kilomètre et demi et les archéologues y ont trouvé la plus ancienne borne milliaire connue qui daterait de 250  avant J.C. C'est l'emploi du mortier qui la distingua des anciennes routes latine, son pavement ne fut exécuté que peu à peu, aux environs de Rome.

« On mit en adjudication des travaux…le pavement de la rue qui va de la porte Capène au temple de Mars. » Tite Live, XXXVIII, 28.

                                                                     De chaque coté de la Via Appia, on pouvait voir des tombes (puisqu’il était interdit d’enterrer des morts dans l’enceinte du Pomerium). Pour rester dans le mortuaire, il faut savoir que les premiers chrétiens creusèrent des catacombes à cet endroit, en particulier celle de Calixte.

                                                                      En 71  avant J.C., Crassus, le vainqueur de Spartacus, y fit crucifier 600 esclaves qu’il avait prisonnier, rescapés des bandes de gladiateurs et autres. Les croix se dressaient des deux cotés de la route, il parait qu’il y en avait une tous les soixante dix mètres.

                                                                       Après la chute de l’empire romain, elle ne fut plus utilisée. En 1784, une nouvelle Via Appia fut construite en parallèle de l’ancienne route.  

 

Via Flaminia :

C’était un chemin qui menait de Rome à Ariminium (Rimini),

---> W. Sherpherd, 1911

comme la Via Appia était la route la plus importante conduisant au sud, la Via Flaminia était la route la plus importante conduisant au nord. C’était une route très fréquentée. C’est par là qu’Othon devait partir en campagne contre Vitellius : « on remarqua que, dans un moment où Othon se préparait à la guerre, le champ de Mars et la voie Flaminia, qui étaient son chemin pour entrer en campagne, lui avaient été fermés… » Tacite, Histoire, I, 86.

                                                                     Elle partait d’une pente à l’est du « Capitole » et traversait le « Champ de  Mars » pour partir en ligne droite vers le pont Mulvius ; à partir du IVème siècle, son parcours à l’intérieur de Rome se nomma Via Lata. Ses bas cotés étaient bordés de tombes et y être enterré était regardé comme un grand honneur, on y trouvait, en particulier, la tombe de Bibulus. On pouvait y voir aussi l’Ara Pacis, édifié par Auguste, en face du temple solaire construit par Aurélien pour commémorer sa victoire sur la reine Zénobie. Comme toutes les routes partant de Rome, elle fut réaménagée par Auguste :

« Afin de rendre l'accès de Rome plus aisé, il se chargea de réparer la voie Flaminienne jusqu'à Ariminum, et voulut que chaque citoyen honoré d'un triomphe employât à la construction des autres routes, les fonds provenant de leur part de butin. »   Suétone, Auguste, 30.

Vespasien s’en occupa aussi ainsi que Trajan qui fit réparer plusieurs ponts.

-----> Plan tiré du site de A. Caron.

http://www.maquettes-historiques.net/page4.html

 

  

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