Consulat

Consul :

Les consuls étaient deux, ils étaient les véritables maîtres de Rome, chefs de l'exécutif, ils donnaient leurs noms à l'année civile (éponymie).

" Au reste, si l'on doit faire dater de cette époque l'ère de la liberté, c'est plutôt parce que la durée de l'autorité consulaire fut fixée à un an, qu'à cause de la diminution que put éprouver la puissance royale; car les premiers consuls en conservèrent tous les droits et tous les insignes. Seulement, pour ne pas paraître avoir doublé la terreur qu'inspire le pouvoir supreme, on se garda bien d'accorder les faisceaux aux deux consuls à la fois. "

Tite Live, II, 1.

 

 

 

 

Dans les premiers temps de la République, les plus hauts magistrats portaient le nom de préteurs (praetores). Ils gardèrent tous les pouvoirs royaux sauf celui de pretre le plus important de l’Etat qui fut confié à un homme spécialement désigné (rex sacrorum). Ils étaient élus par les comices centuriates présidé par un consul ou par un dictateur. Leurs pouvoirs étaient symbolisés par les douze licteurs qui les précédaient, la hache cachée dans leurs faisceaux montrait le droit de vie ou de mort qu’ils avaient. L’exécutif qu’ils dirigeaient faisait d’eux des commandants d’armée qu’ils devaient mener et qu’ils pouvaient levées. Ils possédaient l’imperium suprême qu’ils perdirent sous l’Empire (seul l’empereur l’avait). 

C’est seulement à la fin de la République que l’on vit un seul consul (Cinna, par exemple, puis Pompée).

Au début de la République, le consulat passa aux décemvirs, de deux, les maîtres de la Ville passèrent à dix.

" L'an trois cent deux de la fondation de Rome, la forme de la constitution se trouve de nouveau changée, et l'autorité passe des consuls aux décemvirs, comme auparavant elle avait passé des rois aux consuls. Ce changement eut moins d'éclat, parce qu'il eut peu de durée. D'heureux commencements furent suivis de trop d'abus, qui hâtèrent la chute de cette institution, et on en revint à deux magistrats, auxquels on rendit le titre et l'autorité de consuls... Tous les dix jours chaque décemvir rendait au peuple la justice. Et, durant cette présidence, il avait douze licteurs. Chacun de ses neuf collègues n'avait pour escorte qu'un seul appariteur. Dans un parfait accord entre eux, accord qui ne devait pas toujours etre utile aux particuliers, ils observaient, à l'égard des autres, la plus scrupuleuse équité. " Tite Live, III, 33.

Devant leur cruauté, on en revint bien vite au consulat.

" Un sénatus-consulte portait que les décemvirs abdiqueraient au plus tôt; que Quintus Furius, grand pontife, nommerait des tribuns populaires, et qu'on ne rechercherait personne pour la révolte de l'armée et du peuple. Ces décrets achevés, les décemvirs lèvent la séance, se rendent au forum, et prononcent leur abdication au milieu des plus vifs transports de joie. On va porter au peuple cette nouvelle. Les députés entraînent sur leurs pas tout ce qu'il reste à la ville de citoyens. Cette foule en rencontre une autre que sa joie poussait hors du camp; on se félicite de la liberté, de la concorde qu'on a rétablie... Aussitôt après, la création de deux consuls avec appel au peuple fut décrétée sur la proposition de Marcus Duillius. On prit toutes ces décisions dans les Prés Flaminiens, nommés aujourd'hui Cirque Flaminius. "

Tite Live, III, 54.

C'étaient, tout d'abord, des patriciens mais vers 367 avant J.C. en adoptant les lois liciniènnes, il fut admis qu'un des deux seraient un plébéien. " L'année resta marquée par l'accession au consulat d'un homme nouveau et l'institution de deux nouvelles magistratures : la préture et l'édilité curule : ce sont des fonctions que les patriciens se réservaient en échange de l'abandon à la plèbe d'un des deux postes de consul. " Tite Live, VI, 1.

Leurs pouvoirs étaient, donc, limités par la collégialité de la fonction, par la possibilité qu'avaient les tribuns de la plèbe de s'opposer à leur volonté, par la vigilance du sénat et par le fait que leur nomination ne durait qu'un an. Une fois élus, ils se rendaient sur les monts albains pour fair un sacrifice à Jupiter Latiaris. Ils entraient en fonction au Nouvel An qui était le 15 mars jusqu'en 153 avant J.C. puis en janvier, comme aujourd'hui, pour les années suivantes.

Du fait de l'argent nécessaire pour mener une campagne électorale, quelques familles (les Claudii, les Aemilii, les Fabli et les Valerii) monopolisèrent cette charge et peu d'hommes nouveau (hominem novi) la briguèrent avec succès sauf Caton l'ancien, Cicéron, Marius, etc...

La charge fut remaniée par Sylla, d'autres consuls apparurent : les consuls désignés (consules designati) qui s'occupèrent aussi des affaires publiques, parallèlement aux élus de l'année. Il fixa un nouvel âge pour exercer la charge : 43 ans.

Ils avaient douze licteurs et lorsqu'ils étaient aux armées, le fer de la hache apparaissait au milieu des faisceaux (fasces) portés par chacun des licteurs. A partir de 225 avant J.C., leur entrée en charge fut fixée au 15 mars, c'est à dire à la date du début des opérations militaires. Ils avaient le droit d'intercessio (pouvoir d'annuler ce qu'avait fait un collègue ou un magistrat inférieur).

Sous l'empire, le consulat évolua une nouvelle fois. Tout commença avec Jules César (qui avait été nommé dictateur à vie). Aux consuls ordinaires (consulares ordinari), il rajouta des consuls suffects (consules suffecti) qui les remplaçaient une partie de l'année. Ce système se développa sous l'Empire et un consul ne gardait sa charge, en moyenne, que quatre mois. A cette époque, les gouverneurs des provinces impériales étaient des anciens consuls (legati Augusti pro praetore).

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